L’Iran à Assad : Pas de quoi s’inquiéter de la « loi César » avec Israël à la frontière

Une délégation militaire iranienne dirigée par le chef d’état-major, le major général Mohammad Bagheri, a rencontré en Syrie le président Bachar al-Assad et son ministre de la Défense, le major général Ali Ayyoub, afin de renforcer  et d’accroître la coopération entre les deux pays sur le plan militaire, de la défense et de la sécurité, et d’améliorer la capacité des missiles de la Syrie. N’empêche que la visite d’officiers iraniens de haut rang est porteuse de plusieurs messages tous azimuts à l’intention des amis, des ennemis, des alliés et de la communauté internationale, ce qui inaugure une nouvelle ère au cours de laquelle la Syrie jouera un rôle plus important au Moyen-Orient.

Ce n’est pas d’hier  que l’Iran livre à la Syrie des missiles sol-air et des missiles de précision sol-sol. Les missiles iraniens sont disséminés à divers endroits en Syrie et certains missiles sol-air sont parvenus à la base aérienne de Tiyas, connue sous le nom de T4, à Homs. Israël a réussi à détruire un grand nombre de ces missiles avant même leur déploiement, lors des centaines d’attaques qu’il a effectuées contre la Syrie en neuf ans de guerre.

Ce qui ressort de la plus récente visite, ce sont les nombreux messages envoyés à toutes les parties concernées :Premièrement, la signature de l’accord militaire est un message direct à Israël que la Syrie est maintenant prête à riposter contre toute nouvelle attaque et violation de la souveraineté de la Syrie.Pendant des années, le président Assad a refusé d’ouvrir un nouveau front contre Israël, pour de nombreuses raisons.

Troisièmement, le président Assad indique à Israël que ses prétentions selon lesquelles il aurait forcé l’Iran à quitter la Syrie sont fausses. Le Corps des gardiens est en Syrie pour de bon. La relation entre les parties est suffisamment solide pour contrecarrer les vœux pieux des analystes israéliens.Quatrièmement, ce n’était jamais arrivé que le ministre syrien de la Défense Ali Ayyoub (il est le commandant de toutes les forces armées après le président) déclare à une délégation officielle en présence des médias que …..

L’Iran a déclaré au président Assad que « la Syrie n’a pas à s’inquiéter de la loi César, puisqu’elle dispose d’un joyau à sa frontière : Israël. La présence des Israéliens à votre frontière vous permet de faire ce que vous voulez et d’imposer toutes vos volontés ». L’Iran signifie par là qu’Israël est dépendant de l’UE et des USA. Par conséquent, aucune sanction ne peut survivre longtemps si la Syrie menace sérieusement Israël de frappes à l’aide de ses missiles de précision la prochaine fois qu’il violera la souveraineté syrienne. La présence d’Israël peut donc être perçue non plus comme une malédiction, mais comme une bénédiction. La menace israélienne peut se transformer en une occasion de mettre de la pression sur la communauté internationale.

La rencontre syro-iranienne était effectivement de nature stratégique en envoyant des messages dans de nombreuses directions qui comptent. La stratégie des USA visant à affamer l’Iran, la Syrie et le Liban, les principales composantes de l’Axe de la Résistance, amène plus que jamais la population à se rapprocher de l’Axe. Rien de cela ne serait arrivé sans les erreurs de l’administration américaine, son soutien aveugle à Israël et l’intimidation qu’elle fait subir à ses partenaires. Voici venue l’aube d’un nouveau Moyen-Orient plus dynamique où, malgré la « guerre douce » que lui imposent les USA, les victimes des sanctions se renforcent au point d’imposer désormais leurs propres conditions.

 

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