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De nombreux pays du Moyen-Orient estiment que les conflits actuels en Syrie, en Irak, au Yémen, en Palestine et au Liban pourraient être résolus si les USA et l’Iran s’assoyaient à la table des négociations, même si l’Arabie Saoudite et Israël préféreraient une guerre contre l’Iran afin de paralyser ses capacités militaires et économiques.
La « pression maximale » exercée par les USA, la plus dure subie par un pays dans le monde, n’a pas réussi à soumettre l’Iran au diktat américain, ni à réduire le programme de missiles de l’Iran, ni à modifier son soutien à ses puissants alliés au Moyen-Orient. Ainsi, dans l’esprit des Saoudiens et d’Israël, seule la guerre permettrait de rompre le lien entre l’Iran et ses partenaires (le Hamas, le Djihad islamique palestinien, le Hezbollah, le président syrien Bachar al-Assad, de nombreuses brigades au sein des Hachd al-Chaabi et de la résistance irakienne, et les Houthis au Yémen).
Cependant, la guerre contre l’Iran n’est pas une option rationnelle pour les USA en raison des coûts élevés qu’elle entraînerait, car l’Iran et ses alliés ont atteint une capacité d’armement avancée, d’autant plus que la compétence nucléaire de Téhéran progresse. L’Iran possède-t-il suffisamment de cartes dans son jeu pour forcer une négociation rapide avec le président américain élu Joe Biden et éviter tout retard dans la levée des sanctions sévères qu’il subit?
Le représentant permanent de l’Iran auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’ambassadeur Kazem Gharibabadi, a reconnu que son pays avait contourné « l’accord sur le nucléaire » que les USA ont illégalement rejeté en 2015, connu sous le nom de Plan d’action global commun (PAGC), qui autorise l’enrichissement de l’uranium uniquement à l’aide de centrifugeuses de première génération IR-1. Les inspecteurs de l’ONU autorisés à inspecter l’installation souterraine d’enrichissement de combustible de Natanz ont découvert que Téhéran avait triplé ses réserves en injectant de l’hexaflorure d’aluminium (UF6) dans ses 174 centrifugeuses avancées IR-2m destinées à l’enrichissement de l’uranium.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Jawad Zarif, a expliqué le plan de son pays : « Si les USA remplissent leurs obligations en vertu de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, nous remplirons les nôtres en vertu du PAGC. »
« Nous avons décidé de boycotter toute négociation avec l’administration actuelle (de Donald Trump) avant les élections présidentielles américaines. Trump a non seulement violé l’accord sur le nucléaire et imposé une pression économique maximale à l’Iran, mais il a également assassiné le brigadier général Qassem Soleimani. Cet acte criminel illégal a fermé la porte à tout dialogue possible. La poursuite de la violation des limites imposées par le PAGC dépend maintenant des réactions de la nouvelle administration américaine dirigée par Joe Biden. Dans l’intervalle, nous progressons lentement mais sûrement vers la production d’uranium enrichi à 20 %. Si les USA veulent négocier, leur président sait qu’il doit d’abord respecter le PAGC avant d’entamer tout dialogue », a déclaré un décideur à Téhéran.
L’Iran n’a pas l’intention de cacher l’augmentation de sa capacité nucléaire, ce qui permet à l’Europe et aux USA d’agir s’ils le souhaitent. Il n’a pas l’intention de négocier sous une pression maximale assortie de sanctions et rassemble suffisamment de cartes fortes avant de se lancer dans des négociations si Biden est prêt à revenir à l’accord signé par Obama et les cinq membres permanents de l’ONU, plus l’Allemagne. Si les sanctions persistent, l’Iran a la détermination nécessaire pour atteindre une capacité d’uranium enrichi à 90 %, dite « de qualité militaire ».
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