Israël frappe et l’Iran prépare sa réponse

Des drones ont frappé un convoi chargé de carburant qui s’approchait du passage d’Albou Kamal à la frontière irako-syrienne et ont détruit une partie de la cargaison. Les journaux américains ont affirmé que les forces US n’étaient pas responsables et ont classé l’attaque dans la catégorie des frappes israéliennes. Indépendamment de l’identité du responsable de l’opération militaire, l’Iran a accusé réception du message américano-israélien. Selon les responsables iraniens, il s’est promis de riposter contre Israël sur l’un des nombreux théâtres d’opérations du Moyen-Orient.

Les forces US sont déployées dans le nord-est de la Syrie pour voler le gaz et le pétrole qui s’y trouvent, comme l’a déclaré explicitement l’ancien président Donald Trump, et pour avoir la main mise sur le principal grenier alimentaire syrien. Des camions américains circulent de la Syrie à l’Irak pour approvisionner les bases militaires américaines en pétrole et en blé syriens volés. Dans cette partie de la Syrie, les États-Unis ont établi des aérodromes qu’Israël a utilisés en coordination avec les responsables américains ces dernières années pour frapper le nord de la Syrie. En outre, Israël a utilisé la logistique américaine pour mener des attaques contre des cibles à l’intérieur de l’Irak lors d’incidents distincts, au cours desquels un commandant des « Forces de mobilisation populaire » a été tué et plusieurs entrepôts détruits, ce que l’ambassadeur américain à Bagdad a confirmé au premier ministre de l’Irak.

Pourtant, l’accord irako-américain stipule et confirme qu’aucune force aérienne n’a le droit d’utiliser l’espace aérien irakien sans l’autorisation de Bagdad. Malgré cela, les États-Unis continuent à effectuer des vols non autorisés et des mouvements transfrontaliers de troupes entre l’Irak et la Syrie sans le consentement de Bagdad. En outre, les États-Unis contrôlent l’espace aérien, en affirmant que cela est nécessaire pour protéger leurs forces déployées en Irak. Par conséquent, la dernière attaque a eu lieu dans l’espace aérien contrôlé par les États-Unis, qui étaient donc au courant, car elle se trouve dans le secteur d’opérations où les forces US sont au sol sous la protection d’un parapluie de missiles d’interception.

L’Irak considère que la responsabilité de l’attaque incombe aux États-Unis et qu’elle mérite donc une réponse. Mais l’Iran accepte la version américaine et considère qu’Israël est responsable de l’opération, ce qui entraîne par conséquent une riposte puisque ce sont des camions-citernes iraniens et non irakiens qui ont été détruits.

Par l’intermédiaire de médiateurs occidentaux et arabes, Israël a rapidement fait savoir à l’Iran qu’il n’avait pas l’intention de faire des victimes (le nombre réel de morts n’a pas été annoncé). L’objectif d’Israël, disait-il, était d’imposer une dissuasion sur le flux d’approvisionnement en armes à la Syrie et au Hezbollah via l’Irak.

Toutefois, l’Iran a fait savoir aux porteurs de messages qu’il riposterait à la frappe et que Téhéran « se moque éperdument » des messages de Tel-Aviv. Par conséquent, la frappe iranienne pourrait être dirigée contre des cibles israéliennes directement ou dans un des nombreux théâtres d’opérations répartis au Moyen-Orient, notamment en Palestine. Les phénomènes des « loups solitaires » palestiniens frappent fréquemment au cœur même de la sécurité nationale d’Israël. L’Iran a également lancé par le passé des attaques de missiles contre l’un des centres du Mossad, à Erbil, au Kurdistan irakien, et n’a pas hésité à frapper des navires israéliens à de nombreuses reprises ces dernières années. Mercredi dernier, un drone kamikaze a déjà frappé un pétrolier appartenant à un homme d’affaires israélien dans le Golfe d’Oman.

Israël considère que son théâtre d’opérations s’étend du Liban à la Syrie, à l’Irak et même à l’Iran. Une politique de dissuasion a été imposée à la Syrie parce qu’Israël est conscient de la réticence du président Bachar al-Assad à se lancer dans une guerre avec Israël pour mettre fin aux centaines de raids effectués jusqu’à maintenant. La Syrie ne dispose pas des moyens financiers ni des stocks de missiles nécessaires pour engager une bataille contre Israël. De plus, en raison de sa guerre en Ukraine et de son besoin de munitions pour ce conflit qui se prolonge, la Russie ne sera pas en mesure de fournir à Damas les armes et les missiles d’interception nécessaires.

Israël a réussi à frapper le réseau de défenses terrestres fourni par l’Iran à Damas avant sa mise en service. Israël a également empêché l’atterrissage de tout avion-cargo iranien chargé d’armes, au risque de détruire l’appareil et de paralyser l’aéroport. Il a déjà mis hors service les aéroports de Damas et d’Alep pendant plusieurs semaines pour confirmer son sérieux et sa détermination à intercepter de nouvelles livraisons d’armes iraniennes en Syrie.

Israël, qui a stoppé cette voie d’approvisionnement, semble maintenant passer à la voie terrestre. Toutefois, cette équation exige d’éviter de frapper des cibles iraniennes afin qu’Israël évite un conflit direct ou provoque une réponse iranienne. Mais Tel-Aviv a fini par s’engager dans cette voie et l’Iran devra répondre.

Israël viole la souveraineté de la Syrie depuis 2011 parce que Damas n’a pas réussi à imposer la dissuasion comme l’a fait le Hezbollah en Syrie et au Liban. La source iranienne affirme que « l’imposition de la dissuasion nécessite de l’équipement, de l’organisation, et de grandes pertes de vies humaines et une guerre potentielle avec Israël. Israël maintiendra sa politique agressive contre Damas si la Syrie ne répond pas. L’Iran ne laissera pas Israël s’en tirer avec une attaque contre ses capacités, son territoire, ses équipements ou ses représentants, qu’ils soient militaires ou civils ».

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