Des villes ayant cessé d’êtres «actives sous le feu»: Que fera Israël pour contrer les missiles du Hezbollah?

Jérusalem, la Cisjordanie et les différentes villes où Palestiniens et Israéliens cohabitent depuis 1948 se sont levées pour rejoindre la résistance palestinienne avec sa poigne de fer et ses missiles et roquettes lancés contre les positions israéliennes et les colons dans la plupart des territoires palestiniens occupés. Bien que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ait parlé « d’accomplissements », il a admis que la seule ville d’Ashkelon a été touchée par plus de 1 000 roquettes palestiniennes sur les 4 000 que la résistance a lancées depuis Gaza dans le cadre de son opération « Épée de Jérusalem ». Cette épée a transpercé le « Gardien des Murs », nom qu’Israël a donné à l’opération lancée sur Gaza.

À la lumière des résultats de cette guerre contre Gaza, il est nécessaire de s’interroger sur les leçons apprises par l’Axe de la Résistance au cours de ces onze jours d’affrontements.

Israël s’est toujours vanté de s’être donné comme doctrine « des villes actives sous le feu. Cette doctrine vient de se consumer. Israël a surestimé la capacité de ses systèmes d’interception de missiles et sous-estimé la capacité des Palestiniens à lancer quotidiennement et simultanément plus de 150 roquettes et missiles. L’entraînement que suit l’armée israélienne, qui est censé la préparer à affronter de multiples ennemis sur de multiples fronts, s’est avéré un échec. De nombreux politiciens et chefs militaires israéliens se sont réfugiés dans des abris pour se protéger des roquettes de Gaza. Ils n’ont pu empêcher les tirs de roquettes jusqu’aux dernières heures avant l’accord de cessez-le-feu (parrainé par l’Égypte, les USA, le Qatar et la Jordanie) imposé aux deux belligérants.

Les Palestiniens ont accepté leurs pertes humaines et matérielles, en échange de la transformation de la doctrine israélienne en « villes dans les abris sous le feu ». Malgré l’arrêt des hostilités, le soulèvement populaire palestinien se poursuit à Jérusalem, Bethléem, Hébron, Ramallah, Al-Bireh et Naplouse. Cela indique que la résistance populaire s’est levée et a formé une unité sans précédent entre les Palestiniens dans leur pays et à l’étranger.

Il semble qu’une nouvelle génération arabe et palestinienne fasse fi des « accords de paix » que l’Organisation de libération de la Palestine a conclus avec Israël, qui n’ont rien apporté aux Palestiniens après plusieurs décennies. Israël n’a pas daigné rendre le moindre centimètre de territoire aux Palestiniens ou reconnaître un État pleinement fonctionnel comme le prévoyait l’accord d’Oslo. De jeunes manifestants arabes ont bien fait sentir leur présence pendant le bombardement israélien de Gaza à Jérusalem, en Jordanie, au Liban, en Syrie, au Koweït, en Égypte et dans de nombreux pays occidentaux.

Contrairement à l’Organisation de libération de la Palestine et à la vieille garde, la nouvelle génération palestinienne croit en la lutte armée contre Israël pour se venger de l’humiliation, du nettoyage ethnique et de l’abus de pouvoir exercé contre eux en Palestine. Les Arabes et les Palestiniens croient que tous les accords de paix entre les Palestiniens et Israël ne sont que de l’encre sur du papier. L’heure est venue de ne plus laisser le monde observer en silence les abus d’Israël et applaudir ses agissements en s’appuyant sur la rhétorique vide du « droit de se défendre ». Israël contraint la population de Gaza à une vie semblable à celle d’un camp de concentration, des milliers de Palestiniens sont arrêtés sans procès, des centaines d’enfants sont emmenés pour être interrogés et emprisonnés, des milliers de maisons palestiniennes sont démolies. Les Palestiniens sont considérés comme des citoyens de seconde zone et les Israéliens tuent sans discernement des civils et détruisent des propriétés civiles, comme dans toute guerre. Pourtant, leurs abus de pouvoir disproportionnés et leur mépris des lois internationales n’empêchent pas les dirigeants mondiaux de leur permettre d’agir à leur guise et de justifier leurs actes par « le droit de se défendre ».

Pour ces raisons et bien d’autres encore, Gaza a pris le risque et a accepté ses pertes. Malgré un contrôle permanent de leur ciel, les Palestiniens ont réussi à sortir et à lancer 4 000 missiles, une tâche quasi impossible, surtout dans une petite zone géographique comme Gaza, où les drones et les avions-espions ne quittent jamais le ciel.

Que se serait-il passé si Israël avait été la cible de missiles du Hezbollah tels que le « Fateh 110 » et le « M-600 », considérés comme les missiles les plus précis fabriqués en Iran et en Syrie? Que serait-il advenu si le Hezbollah avait mis à contribution son énorme arsenal de drones armés, ses missiles antinavires et ses missiles de croisière subsoniques à propulsion de longue portée pouvant être lancés par tous les temps? Comment la population israélienne vivant dans les villes et les colonies réagirait-elle si plusieurs missiles dotés d’une ogive de cinq cents, voire mille kilogrammes d’explosifs, traversaient le dôme de fer israélien qui, comme l’a admis Israël, a été percé par plusieurs centaines de petits missiles lancés depuis Gaza?

Contrairement à Gaza, qui est située sur un terrain plat et découvert, le Liban abonde en courbes, récifs, montagnes, terrains accidentés et points où s’abriter et disparaître. En outre, le Hezbollah se trouve dans un environnement qui lui procure un énorme territoire des plus variés pour faire ses manœuvres. Le territoire libanais est complexe et ses chaînes de montagnes à l’est et à l’ouest sont étendues et inégales, notamment l’Anti-Liban, qui s’étend d’Al-Qusayr, Qara et Al-Nabek à la campagne occidentale de Damas et à la campagne méridionale de Homs.

La tactique militaire destructrice d’Israël consiste à d’abord cibler la banque d’objectifs proposés par ses services du renseignement. Une fois ces objectifs épuisés, l’armée de l’air israélienne s’en prend à des cibles civiles aveugles et détruit l’infrastructure pour indiquer qu’il n’y a pas de cible militaire à frapper. Israël cherche à retourner la population contre ses ennemis, afin qu’ils soient tenus responsables de la destruction et pour détourner l’attention de sa violation des règles de guerre les plus élémentaires. Gaza a appris de la tactique israélienne en multipliant les tirs de roquettes simultanés et en frappant des villes qui n’avaient jamais été touchées auparavant. L’Axe de la Résistance a tiré des leçons de guerre des façons de faire d’Israël et fait subir à Israël sa propre médecine et ses propres tactiques.

En tant que membre de l’Axe de la Résistance, le Hezbollah a développé ses capacités militaires au-delà de celles de toute autre organisation connue. Dans l’éventualité d’une future guerre contre Israël, ses dirigeants voient une occasion de déplacer la bataille sur le territoire de l’ennemi et de traverser les frontières pour attaquer les colonies israéliennes. Le Hezbollah s’appuie sur les convictions motivées par son idéologie et sur les compétences militaires de ses unités spéciales, acquises lors de la guerre au Liban contre Israël en 2006 et des guerres en Syrie, en Irak et au Yémen. Par conséquent, l’ampleur de la destruction des villes israéliennes sera beaucoup plus importante que prévu. Si les Israéliens ont passé des jours dans les abris pour se protéger contre les roquettes relativement petites tirées de Gaza, les conséquences d’une guerre contre le Hezbollah dépassent l’entendement.

Le « Sabre de Jérusalem » lancé de Gaza a traversé toutes les lignes à ne pas franchir connues et respectées jusque-là dans les conflits contre Israël. Gaza a commencé à bombarder Tel-Aviv et Jérusalem sans hésiter et sans procéder par bombardement graduel. En conséquence, Israël prend davantage conscience qu’il n’est plus le seul à pouvoir détruire son adversaire et le ramener à l’âge de pierre. L’armement et les compétences des adversaires d’Israël peuvent également endommager et détruire sérieusement l’infrastructure d’Israël.

Des leçons ont été apprises et les experts de l’Axe de la Résistance, que Gaza a rejoint une fois les portes de Damas ouvertes, ont entrepris leur travail pour combler les lacunes et évaluer et développer les capacités. Les stocks et les ressources de l’Iran seront offerts encore plus généreusement maintenant que Gaza a remporté la victoire et prouvé sa volonté et sa capacité à défier Israël.

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