Voilà ce que c’est d’être indifférent à un génocide
En repensant aux horreurs infligées par l’Allemagne nazie, une question à la fois fascinante et dérangeante se pose : pourquoi et comment tant de gens à l’époque ont-ils pu être indifférents à ces crimes ? Après la défaite du régime fasciste nazi, les gens ont déclaré, catégoriques, que “plus jamais” une telle horreur ne serait permise.
Cette lamentation s’explique en partie par un sentiment de culpabilité collective, car il aurait fallu faire plus à l’époque pour mettre fin à ces massacres et cette brutalité systématisées.
Eh bien, jusqu’à un certain point, cela se produit à nouveau à Gaza. Victimes de bombardements constants et aveugles, 2,3 millions de personnes y ont été soumises à un blocus total d’eau, de nourriture et d’autres produits de première nécessité.
De manière honteuse et incroyable, le monde laisse faire – une fois de plus. Cette fois, nous n’avons pas l’excuse d’ignorer ce qui se passe ou de manquer d’informations à cause de moyens de communication limités. Les meurtres de masse à Gaza sont diffusés à la télévision, aux heures de grande écoute.
Le Conseil de sécurité des Nations unies semble dans l’impasse pour trouver une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et à l’envoi urgent de camions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Depuis trois semaines, nous assistons au massacre d’une population civile piégée dans une zone côtière décrite comme le plus grand camp de concentration à ciel ouvert. La poursuite de ce massacre est rendue possible tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies se querelle sur l’adoption de résolutions diplomatiques.
Au rythme où les forces militaires israéliennes tuent, le nombre de morts à Gaza passera bientôt le cap des 10.000, avec d’innombrables blessés. Et ce ne sont que les victimes de mort violente. Sans eau ni nourriture et avec des hôpitaux fermés par manque de carburant, le taux de mortalité sera probablement encore plus élevé. La plupart des morts et des blessés sont des femmes et des enfants qui n’ont rien à voir avec les tueries perpétrées par les militants du Hamas à Gaza le 7 octobre au cours desquelles 1 400 Israéliens ont trouvé la mort.
L’horreur à Gaza est comparable à la brutalité infligée par les nazis au ghetto de Varsovie pendant quatre semaines en avril-mai 1943. Plus de 10 000 civils juifs avaient été tués en représailles d’un soulèvement armé des résistants.
De nombreuses personnes dans le monde sont à juste titre scandalisées par le génocide israélien contre les Palestiniens à Gaza. D’immenses manifestations publiques dans les pays arabes, ainsi qu’en Europe et en Amérique du Nord, condamnent les crimes de guerre israéliens et témoignent du dégoût collectif suscité par les massacres et la famine.
Le conflit israélo-palestinien dure depuis des décennies, mais il semble connaître un tournant historique.
Pendant de trop nombreuses années, le régime israélien a massacré les Palestiniens et a poursuivi l’occupation criminelle de leurs terres sans être inquiété. Ce permis de tuer lui a été accordé en partie parce que les sionistes ont instrumentalisé l’Histoire et l’holocauste nazi, provoquant une certaine confusion au sein de l’opinion mondiale.
Ce qui devient de plus en plus clair aux yeux du monde aujourd’hui, c’est que le régime israélien commet une parodie perverse du génocide juif sous les nazis. Depuis sa création illégale en tant qu’État colonial en 1948, le régime sioniste s’inscrit dans la continuité des crimes fascistes commis par l’Allemagne nazie à l’encontre des Juifs. A la différence que les nouvelles victimes sont les Palestiniens.
Relever que le régime d’apartheid israélien est en train de perdre la guerre de la propagande peut sembler incroyable. En effet, on pourrait se demander pourquoi il a fallu autant de temps pour que l’horrible vérité soit largement perçue.
L’évidence des crimes devraient sauter aux yeux lorsque nous voyons des enfants décapités par des frappes aériennes, lorsque des hôpitaux sont dynamités, lorsque des médecins et des journalistes sont tués et lorsque des bébés meurent parce que les couveuses ne fonctionnent plus, faute d’électricité. Cela peut donc sembler incroyable de relever que les auteurs de cette barbarie sont en train de perdre la guerre de propagande : comment ont-ils pu s’en sortir jusqu’ici ?
Alors, pourquoi n’y a-t-il pas une condamnation mondiale de cette barbarie ? Le génocide des Palestiniens par les Israéliens fait l’objet d’énormes manifestations publiques et de colère dans le monde entier, mais il faudrait certainement aller plus loin pour mettre un terme définitif à cette obscénité – maintenant.
C’est là que les dirigeants, les gouvernements et les médias occidentaux se révèlent comme faisant partie du problème.
Le président américain Joe Biden a la bigoterie maladive de dire que les Palestiniens mentent sur le nombre de victimes à Gaza. Biden se fait ainsi l’écho des mensonges éhontés du régime israélien selon lesquels les habitants de Gaza se priveraient volontairement d’électricité et bombarderaient leurs propres hôpitaux.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a le culot nauséabond de dire que les habitants de Gaza sont “victimes du terrorisme du Hamas”. Il souhaite ouvertement qu’Israël “gagne”.
Macron en France, Scholz en Allemagne, Von Der Leyen pour l’UE, Trudeau au Canada, etc. Tous sont de vils et obscurantistes apologistes du génocide.
Tous les dirigeants occidentaux professent cyniquement leur soutien au “droit d’Israël à se défendre” alors qu’il massacre des civils innocents par centaines chaque jour. Amplifiée par de serviles médias, cette tromperie des dirigeants occidentaux a semé la confusion, la désinformation et la désorientation de l’opinion publique. (Non seulement sur la question israélo-palestinienne, mais aussi sur d’innombrables autres sujets).
Les États-Unis ont bloqué au moins deux résolutions au Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat parce que la formulation des propositions ne codifie pas le “droit d’Israël à se défendre”. Ce n’est que de la politique pour couvrir des crimes alors que des milliers d’innocents sont assassinés sous une pluie de bombes et meurent de faim sous les décombres.
Un génocide ressemble à cela. Et voilà ce que ça donne quand le monde reste là, à regarder. Si vous pensiez qu’il était impossible que cela se produise à nouveau, détrompez-vous, ouvrez les yeux. C’est ce qui se passe.
Les médias occidentaux – les médias européens et américains comme la BBC et CNN, pour n’en citer que deux – ont contribué à minimiser la criminalité du régime israélien et le rôle néfaste des États occidentaux complices. Certes, ces médias ont montré des images de destructions effroyables à Gaza par les Israéliens. Mais ces mêmes médias indiquent rarement aux téléspectateurs le nom des victimes ou le caractère gratuit et diabolique de la tuerie. Il y a un parti pris systématique pour diminuer la criminalité de la violence israélienne soutenue par les États-Unis et l’Europe contre une population civile captive.
Comparez la couverture disproportionnée et ininterrompue que les médias occidentaux ont accordée à la guerre en Ukraine au cours des 19 derniers mois. Selon les chiffres de l’ONU, le conflit ukrainien a fait 10 000 morts civils. A Gaza, il n’aura fallu que trois semaines. La Russie a été accusée, vilipendée et condamnée à tout bout de champ pour les violences en Ukraine. Pourtant, la cause première de ce conflit peut être attribuée à l’Otan dirigée par les Etats-Unis ainsi qu’au régime de Kiev et ses milices nazies surarmées depuis le coup d’Etat orchestré par la CIA en 2014.
L’hypocrisie des médias occidentaux reflète l’agenda politique sans scrupules de leurs gouvernements. La Russie étant considérée comme un ennemi officiel, la couverture médiatique est disproportionnée et péjorative, voire propagandiste. Le régime de Tel-Aviv, dont les crimes sont colossaux et flagrants, est quant à lui relativement protégé par les médias occidentaux, conformément aux intérêts de leurs gouvernements.
Néanmoins – et ceci est historiquement significatif – il y a une faille abrupte et croissante dans la matrice de contrôle de la pensée. La criminalité pure et grotesque du régime israélien et la complicité institutionnelle de l’Occident ne peuvent plus être dissimulées malgré les mensonges et les distorsions massives. Les populations des pays occidentaux et du monde entier prennent de plus en plus conscience du génocide que les prétendues puissances démocratiques sont en train de commettre. Les populations sont non seulement conscientes, mais aussi horrifiées et furieuses.
Le régime d’apartheid israélien est ruiné. Tout comme les régimes occidentaux corrompus qui se font passer depuis si longtemps pour des “démocraties”.
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