Il s’agissait d’une ode à la démocratie et d’un appel à l’unité nationale.
Or, accuser son prédécesseur et les électeurs de celui-ci d’être opposés à la démocratie était grotesque venant d’un homme élu par un suffrage non-démocratique. Rappelons que le dépouillement s’est effectué en de nombreux endroits à huis clos, sans spectateurs, ni observateurs, comme dans une dictature. Au passage, le silence des États « démocratiques » est extrêmement choquant.
En outre appeler à l’unité nationale, devant un quarteron de privilégiés, sous la protection de 25 000 hommes en armes, avait quelque chose de surréaliste.
Quant au reste du discours, ce fut une annonce du retour de l’impérialisme et de sa justification par l’exceptionnalisme états-unien. Le président Biden a déclaré : « Nous sommes une grande nation. Nous sommes bons » (…) « Nous pouvons instaurer la justice raciale et faire en sorte que l’Amérique redevienne la première force du Bien dans le monde » (sic). Les Afghans, les Iraquiens, les Libyens, les Syriens, les Yéménites et les Libanais apprécieront.
Tout ceci n’est pas nouveau, mais on croyait le cauchemar de l’impérialisme terminé.
Ce que Joe Biden a déjà fait
Joseph Robinette Biden Jr. (78 ans) est entré en politique il y a plus d’un demi-siècle. Il a été sept fois sénateur (1973 à 2009) et deux fois vice-président (2009-2017).
En tant qu’élu du Delaware, il participa aux opérations des États-Unis contre les paradis fiscaux qu’ils ne maitrisent pas. Il s’agissait de contraindre les détenteurs de capitaux à les transférer dans ce qui est devenu le plus grand paradis fiscal du monde : le Delaware.
Durant l’ensemble de ses mandats, il a surtout défendu les intérêts du Pentagone.
Pendant les guerres de Yougoslavie, il milite pour l’armement des Musulmans Bosniaques et soutient aussi bien l’action de la Légion arabe d’Oussama ben Laden que celle des troupes saoudiennes et iraniennes [2]. Avec son ami le sénateur républicain John McCain, il pousse le président Bill Clinton à intervenir au Kosovo.
Lors de la guerre en Afghanistan, il est la première personnalité politique à se rendre sur place pour soutenir le président afghano-états-unien Hamid Karzai.
Il promeut l’idée d’une guerre contre l’Iraq et de l’assassinat du président Saddam Hussein. Ultérieurement, il donnera son nom à un plan de démembrement de l’Iraq en trois pays confessionnels distincts en conformité avec la stratégie Rumsfeld/Cebrowski.
Devenu vice-président, il participe à l’intoxication de la Commission de l’Onu sur les Droits de l’homme sur la situation en Lbye et justifie ainsi la destruction de ce pays. Il participe également à la propagande contre la Syrie et soutient les jihadistes. Cependant, après l’intervention russe, lorsque la Maison-Blanche tente de retirer l’ensemble de son dispositif de ce pays, il rejette la responsabilité des crimes commis sur l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Turquie, avant de se rétracter.
Jo Biden est aussi un grand soutien d’Hollywood. Il a personnellement veillé à faire fermer des sites de chargement pirates comme Megaupload et arrêter leurs concepteurs de manière à préserver les royalties des grands studios.
L’état de santé de Joe Biden ne lui permet pas de gouverner
Chacun sait que le président des États-Unis est sénile. Durant sa campagne électorale, il a maintes fois confondu les gens et les lieux et a même fait la promotion des initiatives que prendrait son fils, décédé il y a cinq ans. Il ne devrait donc pas exercer lui-même le pouvoir. Pour le moment, c’est son directeur de cabinet, Ron Klain, qui décidera à sa place. Éventuellement, le Congrès pourrait rapidement constater l’incapacité du président à exercer sa charge et transmettre son pouvoir à sa vice-présidente, Kamala Harris.
Dans la période actuelle, Ron Klain est un pur défenseur des intérêts des transnationales pour faire du profit en Chine. Son épouse, Monica Medina, est une environnementaliste. Elle fut employée par la famille Wharton, propriétaire du distributeur Wallmart ; des milliardaires globaux qui tirent leur fortune des délocalisations vers la Chine.
Les premiers pas de Joe Biden
Le site de la Maison-Blanche annonce les six priorités du nouveau président :
1. le climat (c’est à dire une révolution pour une énergie propre) ;
2. l’équité raciale (surtout pas l’égalité) ;
3. l’économie (il s’agit de revenir à la situation d’avant la Covid-19) ;
4. la santé (il entend simplifier le système de santé et réduire ses coûts) ;
5. l’immigration (qu’il s’agit de faciliter) ;
6. restaurer le standing global de l’Amérique.
Une cascade de textes a été publiée le jour même de l’inauguration. Ils n’illustrent que très partiellement ce programme et ont été rédigés par des personnalités de l’extrême-gauche du parti (en supposant que le mot extrême-gauche ait un sens aujourd’hui).
La première proclamation présidentielle aura été pour faire du jour de son inauguration un jour d’unité [3]. Invoquant Saint François d’Assise, comme il avait invoqué Saint Augustin dans son discours, il y affirme que la démocratie prévalait (allusion aux « déplorables » électeurs de Donald Trump qui ne respectent rien) et appelle chaque États-unien à en écrire le prochain chapitre.
Puis, le président Biden a annoncé son intention de réintégrer l’Accord de Paris sur le climat [4]. Contrairement à la présentation qu’en ont fait les médias, il s’agit en fait de réintégrer le système de compensation financière autorisant des droits d’émission de gaz à effet de serre ; un système dont seuls les propriétaires de la bourse de Chicago seront les bénéficiaires et qui n’aura probablement aucun effet sur le climat [5].
Le premier décret aura été pour faire avancer l’« équité » raciale [6]. L’égalité raciale supposerait que les humains soient tous égaux et que, donc, les races n’existent pas. Au contraire, le président Biden pense que l’humanité est divisée en races distinctes et qu’il convient de donner autant à chacune d’elles, en équité, quelque soit la taille de sa population. Il s’agit là d’une position anti-démocratique, typique de la pensée néo-puritaine. Joe Biden ayant un lourd passé de plaisanteries racistes (y compris contre Barack Obama), ce décret est censé les faire oublier.
La seconde proclamation aura été pour mettre fin aux interdictions d’entrées « discriminatoires » aux USA [7]. Le président Trump avait en effet interdit l’accès du pays aux ressortissants d’États dont ses ambassades ne pouvaient pas vérifier s’ils étaient jihadistes ou pas. Il se trouve que, Monsieur Biden et ses amis ayant dévasté le Moyen-Orient élargi, les pays concernés avaient tous une forte population musulmane. Le nouveau président considère donc que cette mesure de sécurité était discriminatoire envers les musulmans.
Un second décret rend le port du masque chirurgical obligatoire dans toutes les administrations fédérales [8]. Le président Biden entend en effet appliquer toutes les recommandations scientifiques face à la Covid-19. Il déclare protéger ses fonctionnaires en rendant le masque obligatoire. Or, le Center for Disease Control and Prevention (CDC, l’agence fédérale de lutte contre les épidémies) venait juste de passer au crible la totalité de la littérature médicale mondiale sur le sujet pour évaluer le port de masques. Elle a conclu qu’il ne servait à rien dans la vie quotidienne, mais pouvait réduire l’épidémie lors de rassemblements de gens qui chantent ou crient ensemble (des matchs sportifs, des concerts ou des cérémonies religieuses). Le CDC, obéissant, a immédiatement aligné ses préconisations scientifiques sur le discours présidentiel.
Le troisième décret révise la politique d’immigration [9]. Conformément à l’idéologie « éveillée » (woke), il s’agit d’arrêter la construction du mur à la frontière mexicaine et d’organiser l’arrivée des migrants sud-américains. Une colonnes de dizaines de milliers d’Honduriens s’est immédiatement mise en marche vers le « pays de la Liberté ».
Le décret suivant modifie les règles du recensement [10]. En effet, le président Trump en avait exclu les immigrés illégaux. Or, selon le texte du décret lui-même, en comptant ceux-ci, on peut espérer augmenter le nombre de parlementaires attribué aux États fédérés favorables à l’immigration. Il est assez rare que l’on procède ainsi publiquement à une magouille électorale.
Une lettre adressée au secrétaire général de l’Onu l’informe de la rétractation des États-Unis de leur retrait prochain de l’Organisation mondiale de la santé [11]. Là encore le président Trump avait choisi de s’en retirer parce que cette organisation était passée d’une dépendance au CDC US à une autre à la Chine. En l’absence d’élément nouveau, la rétractation du président Biden est exclusivement idéologique.
La suite est à l’avenant comme cette décision visant à permettre à chacun de choisir son genre indépendamment de son sexe [12]. Ainsi la rubrique « correspondance » (Contact us) du site internet de la Maison-Blanche demande de spécifier son genre : masculin, féminin, neutre ou autre. Ou encore, les nouvelles dispositions permettront à chaque sportif de choisir s’il souhaite concourir des épreuves masculines ou féminines.
Il est possible que ces textes n’aient d’autres buts que de satisfaire certains électeurs ou qu’ils aient été écrits par une coterie néo-puritaine, mais il est aussi possible qu’ils indiquent la direction choisie par le président Biden. C’est d’autant plus surprenant que le président Trump a quitté le pouvoir et qu’il est désormais ignoré par le Parti républicain. Il n’y avait aucune raison de frapper un homme à terre et de provoquer ses électeurs. C’est d’autant plus maladroit que cette attitude puérile contre tout ce qu’à fait son prédécesseur ne calme nullement l’extrême-gauche du Parti démocrate. On attendait des manifestations des trumpiste le jour de l’investiture, il n’y en a pas eu. Toutefois, le lendemain, ce sont les Antifas qui ont provoqué des émeutes dans plusieurs grandes villes, au cri de « Fuck Trump ! Fuck Biden ! ».
Dans les faits, le président Biden nourrit la division et marche à son tour vers la guerre civile.
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