Kémi Séba: Pour une Afrique Puissante et Souveraine
Kémi Séba-
Entretien de Geopolitica.ru avec le Président de l’Urgences Panafricanistes Kémi Séba.
De toute évidence, les États-Unis, un certain nombre de pays européens, la Chine, luttent activement pour obtenir une influence sur le continent africain, et la Russie aussi commence à agir activement. Comment préserver la souveraineté et devenir un pôle indépendant et fort dans un monde multipolaire ? De plus, ce n’est pas seulement une lutte géopolitique, mais aussi une lutte économique d’influence sur les continents avec la participation de différents pays. Peut-on éviter les attitudes néocoloniales et prédatrices à l’égard des ressources africaines?
Bonjour à vous. D’emblée, nous nous devons d’être francs. À l’exception de Cuba, toutes les nations qui rentrent en contact avec l’Afrique ne rêvent que d’une seule chose : s’accaparer nos ressources à plus ou moins grande échelle.
Les premiers responsables de cela sont nos irresponsables chefs d’État africains qui ne comprennent pas qu’un partenariat avec les étrangers doit se faire sur du gagnant-gagnant réellement.
Nos présidents sont des passoires qui laissent tout le monde nous dépouiller. Si l’on n’a pas des régimes forts, nos terres se feront saigner. Et c’est pour cela qu’à défaut de régimes politiques africains tournés vers les intérêts du peuple, la société civile africaine doit prendre ses responsabilités. C’est la mission de vie de notre ONG, Urgences Panafricanistes, qui déplace des montagnes sur le terrain depuis des années en luttant notamment intensément contre le néocolonialisme français mais aussi contre les ONG globalistes financées entre autres par les George Soros, chargées de propager le néolibéralisme sociétal et économique.
Les Occidentaux sont les champions du pillage des matières premières dans le monde, et à l’échelle globale, la Chine et la Russie sont d’excellents contrepoids géostratégiques vis-à-vis des premiers cités.
La Chine et la Russie savent freiner dès qu’elles le peuvent les velléités occidentales à l’échelle internationale. Et dans le cadre de la théorie de la multipolarité conceptualisée par le camarade Alexandre Douguine, ces deux nations sont deux maillons vitaux pour l’émergence d’un monde plus équilibré. Je suis un fervent défenseur cette philosophie géopolitique, mais celle ci n’aura de sens que si l’Afrique recouvre sa souveraineté politique, culturelle, économique et spirituelle.
Pour l’instant, nous subissons la violence du colonialisme plurisectoriel.
Et c’est là qu’il nous faut rappeler que dès que l’Afrique rentre en ligne de compte dans le débat, les notions de nations résistantes à l’impérialisme deviennent très vite relatives. Si les États-Unis et l’Europe sont les champions tout azimut du néocolonialisme et de la spoliation des richesses des peuples du monde, la Chine et la Russie sont certes bien moins pires que les Occidentaux dans le pillage, mais ne sont pas non plus exempts de tout reproche quant il s’agit de l’expropriation de nos matières premières.
Tout est une question de graduation, de rapport de force et de politique du moins pire.
Aujourd’hui, la Chine gagne beaucoup en Afrique, ses citoyens ont parfois des comportements complètement déplacés vis-à-vis des africains (ce qui à mes yeux mérite la pire des répressions), mais personne ne peut nier que contrairement à l’oligarchie occidentale, la Chine nous aide à créer un certain nombre d’infrastructures vitales pour nos populations. Et leur présence est globalement bien moins pire que la présence occidentale. L’honnêteté intellectuelle doit nous pousser à le reconnaître. Quasiment idem pour la Russie.
Ce n’est un secret pour personne que la Russie (tout comme Cuba ou l’Iran auparavant) me soutient logistiquement dans ce combat contre le néocolonialisme Occidental.
De ce fait, le soutien de toutes celles et ceux qui veulent la fin de la domination française et occidentale en Afrique est le bienvenu. Mais cela ne nous enlèvera jamais notre lucidité sur la nature réelle de nos partenaires.
Je rêve intensément d’une Afrique qui se gère de manière autarcique, car nous avons tout pour nous en sortir nous-mêmes. Mais sur le terrain, nous sommes obligés, – eu égard à la faiblesse endémique pour l’instant de nos élites – pour nous débarrasser du cancer occidental, de composer avec des partenaires géostratégiques qui ne sont pas des anges, mais qui sont explicitement moins pires que la lèpre impérialiste occidentale que nous connaissons depuis des siècles.
Pour revenir à la Russie, les choses sont complexes : sous Khrouchtchev, l’Union soviétique était dans une démarche idéologique en premier lieu, lorsqu’elle soutenait les mouvements de résistance du tiers monde. Sous Poutine, la Russie est bien plus pragmatique qu’idéologique. Elle soutient ce qui peut faire reculer ses ennemis, et consolider ses liens économiques avec les pays du tiers monde. Si les présidents africains se comportaient comme des gens sérieux, l’alliance Afrique-Russie serait une alliance en or. Car on voit ce que le soutien de la Russie a pu apporter à la Syrie ou au Venezuela. Mais nos dirigeants se contentent de peu et se soumettent facilement. Ils n’ont pas un langage qui inspire le respect.
Ànotre petit niveau, l’ONG Urgences Panafricanistes est très difficile en négociations et en partenariats politiques. Nous ne nous allions avec des partenaires stratégiques que si nous sommes grandement gagnants dans notre lutte contre le colonialisme occidental et pour la propagation de la justice sociale pour nos populations.
Beaucoup de pays opposés à l’hégémonie occidentale savent qu’avec nous, ils parient sur un mouvement de libération très populaire auprès de la jeunesse africaine actuellement, et qui aura tôt ou tard une puissance politique incontrôlée dans une grande partie de l’Afrique. C’est pour cela que malgré notre dureté en tractations liées à d’éventuels partenariats, beaucoup de pays non-alignés sur l’axe atlantiste voient en nous le mouvement africain de référence de la lutte contre le globalisme. Et je pense pouvoir dire qu’ils ne se trompent pas.
Comment évaluez-vous le concept des « États unis d’Afrique »? Et quels sont selon vous les forces et les faiblesses de l’Union africaine actuelle?
Pour l’évaluer, il faut d’abord en expliquer la genèse. Le concept des États unis d’Afrique a été proposé dès le début des années 1920 par le leader jamaïcain Marcus Garvey, très influent auprès des Afro-Américains mais aussi auprès des autres peuples noirs du monde, qui comprenait que dans ce concert des nations, seule une Afrique unifiée dans un bloc politico-civilisationnel pourrait faire entendre sa voix d’une Afrique forte, solidaire et prospère.
Son idée est à l’origine de la fondation des mouvances panafricanistes de 1945. C’est surtout lors du 5e Congrès panafricaniste de 1945 à Manchester, mené par les leaders panafricanistes historiques W. E. B. Du Bois, Patrice Lumumba, Jomo Kenyatta, Kwame Nkrumah, Sekou Touré et d’autres que le projet d’États unis d’Afrique prit une ampleur décisive.
Àpartir de là, ce nom désigne la création d’un éventuel État fédéral africain. C’est de cette vision qu’est née l’organisation de l’unité africaine (OUA) le 25 mai 1963, renommée depuis Union africaine (UA). Mais petit à petit, à cause de projets imprégnés de néolibéralisme tel que le NEPAD, l’Union africaine s’éloigna de son objectif d’antan, financée qu’elle est par les puissances coloniales qui lorgnent sur les ressources naturelles de son sol.
Lorsqu’il prit la présidence tournante de l’Union africaine (UA) début 2009, Kadhafi présenta à nouveau le projet d’États unis d’Afrique aux nations africaines. Il souhaitait voir naitre une force militaire conjointe, un passeport africain permettant une libre circulation des citoyens africains, et surtout une monnaie unique basée sur l’or. Le projet étant proche du but, et beaucoup trop dangereux pour les intérêts occidentaux, l’oligarchie globaliste décida de le faire assassiner. Ce fut un drame absolu pour l’Afrique et sa diaspora.
Mais c’est sa mort qui a poussé la jeunesse africaine à prendre ses responsabilités. Notre combat quotidien en est l’illustration. De telle sorte que ce projet est encore plus présent et prégnant au sein des peuples et des sociétés civiles, qu’au sein des élites, qui pour la plupart ont laissé lâchement Kadhafi se faire assassiner par les oligarques occidentaux.
Une fois ce rappel historique effectué, il est intéressant de se rappeler que l’idée d’États unis d’Afrique est souvent présentée par les caucasiens comme une idée folle, sous prétexte que nos peuple seraient trop divers et variés pour constituer un bloc monolithique. C’est une erreur que de penser cela.
Vous autres qui parlez d’eurasisme en Russie savez pertinemment que les différences brandies par ceux qui veulent l’émiettement de notre puissance ne sont qu’artificielles, et que chaque peuple a un foyer civilisationnel.
Cheikh Anta Diop, Ivan Van Sertima, Marcus Mosiah Garvey, ou mon maître le Docteur Khallid Abdul Muhammad ont rappelé avec puissance que nous étions un peuple, composé de multiples branches. En ce sens, le panafricanisme (l’unité des africains et afro-descendants) est une doctrine non pas romantique, mais pragmatique qui nous appelle à un retour nécessaire à l’origine unitaire. Une origine unitaire réduite à néant par l’esclavage puis la conférence de Berlin en 1884 et 1885.
L’unité africaine, malgré quelques tensions savamment entretenues par l’impérialisme occidental (qui a toujours su appliquer contre nous le « diviser pour régner ») est beaucoup plus présente au sein des masses qu’au sein des institutions continentales.
En tant qu’organisme, l’Union africaine est, aujourd’hui, depuis l’assassinat de Kadhafi, une coquille vide, peuplée en grande partie de pions de l’oligarchie occidentale, que sont nos chefs d’État. Certains nous rétorquent que pour changer cette situation, il nous suffit de mettre des présidents patriotes pour que la donne change. C’est tout sauf si simple.
Le processus démocratique en Afrique n’existe que trop peu. Les règles sont viciées depuis le départ et il faut un quasi miracle pour que puisse accéder à la magistrature suprême un souverainiste non technocrate. Il y a trop d’intérêts en jeu pour que l’impérialisme laisse des patriotes prendre le pouvoir.
Même Nana Akufo-Addo, président du Ghana, que j’estime profondément, n’est pas issu d’un parcours révolutionnaire. Son père était l’un des pires ennemis du père du panafricanisme (Kwame Nkrumah), et lui-même, dans ses débuts, était tout sauf quelqu’un qui prônait la souveraineté populaire. C’est un technocrate bien plus qu’un révolutionnaire. Mais on se doit de dire qu’aujourd’hui, c’est le meilleur président africain que l’on a. Cela vous montre le chemin que l’on a encore à parcourir.
Je ne crois pas en l’Union africaine des élites. L’avenir de l’Afrique, c’est l’union africaine des peuples. Celle-ci est en train de se structurer au quotidien, et finira tôt ou tard par s’imposer à tous. L’unité, beaucoup des nôtres la vivent sur le terrain. Et les processus, tels que l’intégration africaine et le passeport africain permettant aux citoyens africains de voyager partout en Afrique, densifieront plus que jamais les voies et moyens nous permettant d’aller vers l’idéal à atteindre.
Comment envisagez-vous la possibilité que des pays africains adhèrent à l’UEE (ou, au minimum, à un accord de coopération) ?
Je dirais que s’il s’agit que des pays africains deviennent des partenaires commerciaux prioritaires de l’UEE (l’Union économique eurasiatique), cela me parait positif dans le sens de la multipolarité géostratégique tant évoquée par nous autres. Cette dernière se doit d’être matérialisée par une alliance entre les divers pôles politico-civilisationnels, dès lors qu’ils sont alternatifs au globalisme néolibéral occidental.
Par contre, s’il s’agit de faire des pays africains des membres à part entière de l’Union économique eurasiatique et non plus des simples partenaires économiques, je trouve que cela n’a aucune légitimité ni crédibilité. L’Eurasie est un concept qui concerne les populations eurasiatiques. Vouloir que des pays africains soient membres de l’Union économique eurasiatique ne fait absolument pas sens à mes yeux, n’en déplaise à mes nombreux camarades russes. Je crois que seule l’unité parmi les nôtres (africains et afro-descendants) permettra de mieux s’unir avec le reste de l’humanité. Faisons les choses dans l’ordre.
Partenariat gagnant-gagnant, oui. Être inclus comme membres à part entière dans des structures ou nous n’avons pas notre place, non.
Dans la plupart des pays africains, la situation politique est instable, avec des bouleversements et des manifestations. De toute évidence, cela affectera les flux migratoires. Est-il possible de changer cette situation, et si oui comment ?
Il faut je pense, se poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses. Qui crée les instabilités dans nos pays ? Comment se fait-il que les instabilités et le chaos ont toujours lieu là ou se trouvent des gisements de matières premières ?
Ce que le monde entier comprend pour les multiples guerres au Moyen-Orient (l’intérêt des multinationales occidentales qui fomentent des guerres sous proxy pour y obtenir entre autre du pétrole), on fait mine de l’oublier pour l’Afrique.
L’Afrique n’est pas intrinsèquement instable. Elle est sciemment déstabilisée par des forces globalistes qui ont tout intérêt à ce que nous soyons occupés à nous entretuer pendant qu’elles cueillent tranquillement nos richesses.
Là encore, les mouvements souverainistes tels qu’Urgences Panafricanistes que je préside se situent à l’avant-garde de la résistance face aux forces exogènes en présence.
Pour ce qui est des questions sur la migration, en dehors de tout fantasme des civilisations caucasiennes sur le péril de l’invasion africaine, il serait bon de rappeler que 80% des migrations africaines se déroulent ÀL’INTÉRIEUR DU CONTINENT AFRICAIN. Ça peut froisser ceux qui sont persuadés que le monde entier rêve de venir en Occident ou en Eurasie mais les faits sont là. 8 fois sur 10, l’africain préfère migrer sur son continent, plutôt qu’ailleurs.
Cet élément étant rappelé, il faut aussi stipuler que, bien évidemment, tant qu’il y aura une migration grandement encouragée (par les multinationales) de nos ressources (autrement dit du pillage), il ne faudra pas s’étonner que certains, quand bien même c’est une minorité, décident de migrer vers les destinations où atterrissent nos richesses.
La racine du problème réside dans le fait de court-circuiter durablement les forces déstabilisatrices capitalistes. Tout le reste suivra.
Pour ce qui est des manifestations récurrentes sur le continent africain, contrairement à votre pays, où il existe un régime politique des plus légitimes et où donc les manifestations sont quasi systématiquement des coups fourrés de l’Occident, il faut comprendre que chez nous, nos régimes ne sont en rien des représentants, ou même des responsables légitimes aux yeux du peuple. Ils servent les intérêts de tout le monde sauf de leur propre nation. Par conséquent, quand bien même il peut y avoir aussi des manipulations (orchestrées par USAID, l’Agence française de développement, les Soros et compagnie) les manifestations partent chez nous tout de même souvent d’une colère populaire légitime. On ne peut les comparer aux manifestations à Hong Kong ou à Moscou.
Néanmoins, évidemment, le jour où ces manifestations prendront place sous un régime souverainiste africain, qui prône l’indépendance vis à vis de toutes forces exogènes, l’on pourra s’interroger sur la main invisible qui dirige en coulisse.
Quelle est votre opinion sur la situation au Soudan, où une nouvelle tentative de coup d’État a eu lieu en juillet ? Pouvons-nous dire que là-bas, les Américains tentent de prendre le contrôle du pays et d’aggraver la situation ?
Il y a deux aspects à voir, lorsque l’on parle du Soudan : l’aspect géopolitique, et l’aspect de la vie politico-sociale interne au Soudan.
Sur le terrain géopolitique, pour revenir à la base des grands bouleversements récents de la classe politique soudanaise, l’on se doit de se rappeler qu’Omar El Béchir, quoi qu’on pense de ce dernier, était un élément profondément gênant pour l’oligarchie occidentale. Pas gênant au sens d’opposant intraitable (Il critiquait Israël mais recevait régulièrement ses émissaires à Khartoum. Il brocardait violemment la mentalité coloniale de l’Union européenne tout en acceptant avec bienveillance les centaines de millions d’euros allouée par cette dernière pour surveiller les frontières), mais surtout au sens d’interlocuteur peu fiable, ami de tous les radicalismes du monde arabe.
Pour l’Occident, l’Amérique en tête, cela était depuis très longtemps, une obsession de le voir tomber. Mais on ne peut analyser le régime d’El Béchir internationalement sans prendre en compte l’attitude de son régime sur sa propre population. Et sur ce terrain, la réalité est sans équivoque. Le régime d’El Béchir martyrisait une grande partie du peuple, et la discrimination à l’égard des populations négro-africaines était des plus violentes, à l’exception de quelques cas isolés dans l’armée ou ailleurs.
Les exactions et le mépris du régime vis-à-vis de ses concitoyens était un terreau fertile à la sécession du Sud Soudan, voulu epar une grande partie du peuple noir qui ne supportait plus le régime suprématiste arabe en vigueur au Soudan, similaire sur bien des points à ce qui se faisait en Mauritanie. Et comme toujours dans pareil cas, cette sécession fut grandement encouragée par les nations qui voulaient déstabiliser El Béchir. Les États-Unis en tête.
Dès lors, la chute d’El Béchir était de toute façon inévitable, car on ne peut pas diriger un peuple sans prendre en compte les aspirations de la majorité de ce dernier.
Que les manifestations qui ont abouti à la chute de ce dernier aient été en partie instrumentalisées par les élites américaines est plus que probable, mais l’instrumentalisation ne doit pas faire oublier les racines profondes du mécontentement populaire.
Ce qui est intéressant, et ce qui montre le cynisme des États-Unis, c’est que ce pays, qui s’était positionné comme soutien aux manifestants démocratiques soudanais, dans un premier temps, a tenté, via une partie de corrompus du corps militaire, un coup d’État visant à empêcher toute entente entre l’armée et le peuple (dès lors que la Russie, conseillère privilégiée des autorités soudanaises, avait trouvé un accord avec le peuple pour un processus transitoire inclusif).
Cela nous rappelle que l’Occident, derrière ses slogans de démocratie, (qui ne sont en fait qu’hypocrisies déclarées) se moque des intérêts du peuple. Ce qui les intéresse, c’est le contrôle des ressources.
Comment la situation peut-elle évoluer en Afrique du Sud ? Le chômage en Afrique du Sud a atteint son plus haut niveau depuis une décennie, à 29%. Est-ce lié à la figure de Ramaphosa (propriétaire des grandes entreprises et, selon de nombreuses estimations, mondialiste) ou s’agit-il d’une crise générale ?
L’Afrique du Sud ne s’en sortira que si elle a sa tête quelqu’un qui défend en priorité les intérêts de la population sud-africaine. Et cet homme, sur place, c’est Julius Malema, l’héritier de Winnie Mandela. Ramaphosa est le symbole dans sa toute puissance du néolibéralisme aussi bien économique que sociétal. Les dégâts causés par son œuvre sur le prolétariat sud-africain étaient déjà visibles avant même son élection contestée.
Malgré tout, il serait intéressant de relativiser certaines choses. Certains observateurs caucasiens pensent que la situation économico-sociale était meilleure au temps de l’apartheid. C’est faux. C’était mieux pour la minorité blanche, mais la majorité écrasante de la population noire vivait dans un état de déshumanisation.
J’observe aujourd’hui les larmes de crocodiles de certains occidentaux ou même russes qui s’inquiètent du sort des propriétaires terriens blancs prétendument parlant expropriés.
Àces derniers je rappelle que ces terres appartiennent aux Noirs depuis des temps immémoriaux. Les caucasiens les ont volées. Ils n’avaient donc aucune légitimité à les garder.
J’ai d’ailleurs appris que la Russie a accueilli plusieurs boers. Le plus grand service que la Russie pourrait rendre à l’Afrique du sud, c’est de les accueillir tous afin qu’ils quittent une terre qu’ils n’ont jamais méritée
Julius Malema en Afrique du Sud, ou nous autres (Urgences Panafricanistes en Afrique francophone) représentons la fin de la suprématie caucasienne. Aujourd’hui, le monde penche pour la multipolarité. Chaque peuple doit se battre pour préserver ses intérêts et sa souveraineté. Mais ne doit pas accepter que d’autres viennent chez vous piller.
https://www.geopolitica.ru/fr/article/kemi-seba-pour-une-afrique-puissante-et-souveraine
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